Bordereau commercial

 

Nom de l'objet

Bordereau commercial

Datation

Période gallo-romaine (Dernier quart 1er siècle et première moitié du 2e siècle de notre ère)

Matière

Alliage cuivreux. Plaque de plomb. Long. 9,2 cm / Larg. 6,1 cm  / Ep.1 mm / Poids=44g

Lieu de découverte

Rezé, quartier de Saint-Lupien, rampe aménagée au travers du mur de berge, US 4400 (2008)

Inventaire

N° 4400.1. Propriété de la ville de Rezé

 
Description

Le « plomb gaulois de Rezé » a été mis au jour en 2008 lors des fouilles du quartier Saint-Lupien. Cette petite plaque de plomb présente une inscription en gaulois tardif (fin 1er – début 2e siècle) sur ses deux faces. Il s’agit d’une liste avec deux colonnes : l’une avec des mots (peut-être des noms), l’autre avec des chiffres. Des parties de cette inscription ont été rayées ou effacées pour laisser la place à des inscriptions secondaires. Se distinguent ainsi plusieurs mains appartenant à différents scribes. 

Les chiffres romains et la présence de sigles monétaires (denier, sesterce, …) invitent à lire ce texte comme un texte commercial ou financier. Il pourrait s’agir soit de différents lots d’une même vente, soit de paiements successifs pour régler un achat, soit d’une recette journalière. 

De tels vestiges nous renseignent sur les transactions commerciales qui ont pu avoir lieu sur le port de Ratiatum.

 

Étiquette commerciale

 
Nom de l'objet

Étiquette commerciale

Datation

Période gallo-romaine1er siècle - début 3e siècle de notre ère

Matière

Plomb. L. 3,6 cm / l. 8,1 cm / P. 3,8 g

Lieu de découverte

Rezé, site de Saint-Lupien, zone 6, tranchée de fondation du portique de circulation parallèle à la voie est-ouest, US 6020 (2007)

Inventaire

N° 4REZ LUP 07, US 6020.2. Propriété de la ville de Rezé

 
Description

Les fouilles du site de Saint-Lupien ont révélé de nombreux petits objets en métal qui renseignent les archéologues sur des aspects très divers de la vie du site. En 2008 est mise au jour une petite plaquette fragmentaire en plomb. De forme rectangulaire, elle porte dans un cartouche en relief quatre lettres séparées par des points disposés en forme de triangle. Ces lettres « A P [ou R ?] R Q », marquées à l’aide d’un sceau, sont le début d’une inscription qui peut correspondre au nom d’une personne, ou aux initiales d’une ville ou d’une province de l’Empire romain. Certains timbres d’amphores adoptent la même alternance de lettres et de triangles. 

Ce type de petites étiquettes estampillées est connu à travers la Gaule romaine, bien qu’elles restent encore rares sur la façade atlantique. Comme l’exemplaire de Rezé, elles adoptent généralement une forme rectangulaire avec une perforation et un texte inscrit. Dans le cas présent, le petit trou à l’extrémité de l’étiquette pour une trace d’oxydation qui révèle la présence d’un anneau permettant de suspendre l’étiquette. Bien que l’inscription ne soit pas complète, il est probable qu’elle se rapporte au contenu du sac de stockage de marchandise (probablement alimentaire) auquel l’étiquette était attachée.

 

Monnaie de Commode

 

 

Nom de l'objet

Monnaie/Sesterce de Commode

Datation

Période gallo-romaine (186/189 de notre ère)

Matière

Alliage cuivreux. Diam. 2,8cm / Ep. 0,3cm / Poids = 16,42 g

Lieu de découverte

Rezé, site de Saint-Lupien (2010 ?)

Inventaire

N° REZ LUP 10, 15001.1. Propriété de la ville de Rezé

 

 

Description

Si les monnaies à l’effigie des empereurs romains sont principalement frappées à Rome, elles ne sont pas les premières monnaies à circuler en Gaule. Leur usage se répand au cours du 4e siècle avant notre ère via les comptoirs et des commerçants grecs implantés sur les bords de la Méditerranée. Ce n'est qu’ avec la réforme monétaire de l’empereur Auguste à la fin du 1er siècle avant notre ère que les monnaies celtes s’effacent progressivement et son remplacées par les monnaies romaines. 

Les monnaies romaines sont émises en grandes quantités au cours du 2e siècle, comme en atteste ce sesterce de Commode (empereur romain de 180 à 192). Elles viennent en complément du troc, qui est encore une pratique courante : l’usure de ce sesterce montre qu’elle a été passée de main en main pendant un temps. C’est d’ailleurs cet usage quotidien qui justifie l’emploi d’un matériau durable, le métal, pour frapper monnaie, et la petite taille de ces objets, facilement transportables dans une bourse. Cette monnaie permet de mesurer la valeur des biens au sein de systèmes d’échanges complexes, comme celui qui prenait place dans le quartier Saint-Lupien. Avec les étiquettes et bordereaux commerciaux, ou encore les amphores et tonneaux, ces monnaies sont les vestiges de ces transactions, sources d’informations précieuses pour les archéologues.

 

Peson de balance

 
Nom de l'objet

Peson de balance

Datation

Période gallo-romaine 2e siècle - début 3e siècle de notre ère

Matière

Alliage cuivreux (bronze ?) et plomb moulé et martelé. H. 7,5 cm / Poids 610 g

Lieu de découverte

Rezé, Terrain Ordonneau, zone 9, couche III, remblais du Ruisseau du Landreau (26 juin 1965)

Inventaire

N° Rezé 165. Propriété de la ville de Rezé

 
Description

La balance romaine, en usage dès le 1er siècle avant notre ère, est composée d’une tige métallique graduée (le fléau), d’un plateau et d’un contrepoids (ou peson). Les graduations du fléau correspondent à un système de mesure qui permettent de vérifier le poids de l’objet déposé sur le plateau de la balance. En déplaçant le contrepoids mobile, le marchand cherche à rétablir l’équilibre de la balance : la position du peson sur les graduations indiquent le poids de l’objet contrôlé. Ce sont de telles balances qui peuvent être employées lors du contrôle des marchandises par exemple. 

Un exemplaire de peson de balance (aequipondium) a été découvert lors de la fouille du Terrain Ordonneau (Rezé) en 1965. Anthropomorphe, il est en forme de buste de jeune homme nubien vêtu d’une simple tunique laissant son épaule droite dénudé (l’habillement des esclaves). L’anneau de suspension, brisé, présent sur le sommet de son crâne permet de l’identifier comme un contrepoids de balance. Par son contexte de découverte, il est daté du 2e ou du début du 3e siècle. 

Mais la facture du peson de Rezé est particulièrement soignée : les cheveux sont détaillés en mèches étagées et torsadées, et l’iris est figuré. Ce soin dans la représentation et le sujet choisi le rapproche de la manière des bronziers d’Alexandrie (Égypte) : c’est un type rare dans la région atlantique. On suppose ainsi qu’il s’agit d’une importation, ce qui serait une attestation à Rezé des liens entre l’estuaire de la Loire et le Delta du Nil, à une période où les échanges commerciaux se développent. Cette rareté et ce soin témoignent également de l’aisance de son ancien propriétaire.